« Nous ne sommes jamais satisfaits ! »
Prisca Fischer
Dans notre travail, c’est la sécurité de notre pays et la préservation de nos droits fondamentaux qui nous tiennent à cœur. En notre qualité de spécialistes mais aussi d’êtres humains, nous devons tous les jours être en mesure de soupeser nos réflexions, afin que tout le monde agisse de façon correcte et que chaque citoyenne et citoyen puisse compter sur la préservation des droits fondamentaux. Si nous n’avions pas la capacité, comme collaboratrices et collaborateurs de l’autorité de surveillance, de respecter à la fois les droits fondamentaux et la sécurité dans notre travail, nous ne serions pas à la bonne place. Il ne suffit toutefois pas d’identifier les valeurs positives et de les suivre, il faut aussi de la curiosité, de la détermination, du courage et une vision à long terme.
Le travail de l’autorité de surveillance débute par les questions qu’elle se pose notamment par rapport aux risques. Ces questions aiguisent notre curiosité et nous entamons alors une inspection, que nous ne pouvons mener à bien qu’en faisant preuve d’une grande détermination. Nous devons ensuite nous armer de courage pour défendre nos critiques et nos recommandations, afin que les erreurs puissent être corrigées et que les activités de renseignement s’effectuent toujours dans les limites du cadre légal. Grâce à notre vision à long terme, nous reprenons à chaque fois le cycle des inspections depuis le début, avec de nouvelles questions, que nous attaquons à nouveau avec curiosité, détermination et courage.
Or tout cela n’est de loin pas suffisant.
Les services de renseignement sont certes soumis à notre surveillance, mais ils ne travaillent pas uniquement pour répondre à nos questions. Ils travaillent jour et nuit au service de la sécurité de notre pays. Ils prennent des risques tous les jours, également celui de commettre des erreurs. C’est la raison pour laquelle on exige de nous de l’engagement et du professionnalisme, afin que nous surveillions de la bonne manière, au bon endroit et au bon moment. Nous devons veiller à ce que les activités de renseignement ne constituent pas un monde inconnu rempli de secrets, à tout le moins pour nous en tant qu’autorité de surveillance. Pour nous, tout doit en effet être clair et transparent. Chaque jour, nous nous efforçons ainsi de pénétrer ce monde de manière compétente et nous nous perfectionnons en conséquence.
Est-ce suffisant à présent ?
Non, en aucun cas ! Jour après jour, nous nous occupons de nos questions et des personnes qui travaillent au service de la sécurité de la Suisse. Or nous devons également rendre des comptes aux personnes qui nous ont confié le mandat de surveillance, à savoir aux citoyennes et citoyens. Nous devons pouvoir démontrer que nous effectuons notre travail avec sérieux et compétence, car nous examinons les activités de renseignement pour le compte de chaque personne dans ce pays qui n’est pas en mesure de le faire elle-même. Nous aimerions que vous, citoyennes et citoyens de ce pays, lisiez notre rapport et vous compreniez que nous considérons ne jamais avoir fait le tour de la question et que nous ne reculons devant aucun obstacle. Lisez le rapport et n’hésitez pas à nous donner votre avis ni à nous poser vos questions.
En ma qualité de nouvelle cheffe de l’autorité de surveillance, je travaille pour chacune et chacun d’entre vous. Nous toutes et tous travaillons pour chacune et chacun d’entre vous.
Prisca Fischer, cheffe de l’AS-Rens